Je me meurs ... Présence de poison !
Daenarylis & Davy

Le cours de biochimie était particulièrement plaisant aujourd'hui. J'appréciais les odeurs des mélanges de produits,le tintement des éprouvettes contre les bechers, le son que faisait le bec bunsen lorsque la flamme s'allumait.

Je me sentais bien. Mes lunettes de protection sur le nez, j'observais la flamme vacillante réchauffer mon mélange qui commençait à porter à ébullition. Ma pince croco dans la main, je caressais lentement son bois.

Mais c'est alors que quelqu'un  arriva devant ma paillasse. Son sourire n'annonçait rien de bon, et je me doutais qu'elle allait me souler durant mon expérience. Face à mon air ahuri, le professeur s'avança vers moi afin de m'annoncer que vu que je n'avais pas de binôme, et que la jeune femme était arrivée en retard, je me devais de la laisser me rejoindre jusqu'à la fin de la matinée.

Je fis la moue, je n'aimais pas cette situation. Alina était quelqu'un de perturbant, et comme si cela ne suffisait pas, elle possédait un don très particulier qui se définissait par une immunité totale contre les pouvoirs. La jeune fille s'était donc mise en tête qu'elle se devait de devenir proche de moi, étant donné qu'elle était la seule à pouvoir me toucher peau à peau, sans subir mon attraction.

La jeune fille enfila sa blouse avant de s'installer à côté de moi, tout en continuant de me fixer et de me sourire. Je n'aimais décidément pas ça. Je continuais cependant mon expérience, et alors qu'elle avait sorti ses affaires, elle posa sa main sur mon avant bras, ce qui provoqua en moi une sorte de décharge électrique.

- Eh tout va bien hein ! Je vais pas te sauter dessus !
- J'en doute fort tu vois... C'est pas toi la nana qui avait une kalachnikov en arrivant à l'Académie ?
- Je vois vraiment pas le rapport !
- Eh ben lâches moi c'est tout.
- Ok calmos.

Elle enleva sa main puis commença à rattraper les notes que le professeur avait inscrit sur le tableau. C'est alors que celui-ci s'avança vers moi et me demanda d'aller chercher les pots de Salmonelles afin de les distribuer à la classe. Je me levais de mon tabouret et m'avança avec lenteur vers le bureau du professeur, puis superposa les deux plateaux de bocaux, avant de les prendre à deux mains et d'avancer vers les rangées de paillasses.

Tout aurait pu bien se passer si Alina n'avait pas décidé de venir à "mon secours", secours dont je n'avais pas besoin, mais cette fille était tout simplement folle à lier. Elle m'attrapa par le bras droit, et sans que je ne m'y attende, je fus soumis à une nouvelle décharge, ayant toujours peur de ce qu'il se produirait si ça n'avait pas été elle.

C'est alors que les bocaux voltigèrent sur le côté gauche de la salle, et qu'ils explosèrent sur les paillasses et sur le sol dans un grand fracas, les salmonelles liquides recouvrant certaines parties du corps des étudiants. Affolés, ils ne tenaient plus en place, et étaient certainement sujets à de futures chiasses et vomissements.

Le professeur m'attrapa par le col de ma blouse et m'envoya en colle pour le restant de la journée, et ce, jusqu'au dîner. Les autres devraient aller directement poser leurs blouses dans la cuve de désinfection, et d'aller prendre une douche en espérant ne pas avoir attraper la gastro.

Et là encore, tout se passait bien jusqu'au moment où une fille entra dans la salle de colle. Je ne la connaissais que trop bien, et encore, bien, c'était beaucoup dire. Je ne lui avais jamais vraiment parlé, mais je savais juste que ni elle, ni moi, ne voulions être dans la même pièce. Elle commença à dire au pion qu'elle était allergique à moi, je ricanais, comme si moi j'avais envie d'être avec elle ! Alors qu'elle commençait beugler comme une truie, je sentis la panique m'envahir, je ne supportais ni sa voix, ni son odeur, ni sa présence. Pris de panique, je me levais de mon siège et couru afin de sauter par la fenêtre, manque de bol, je tombais lourdement sur le toit du préau, juste à quelques centimètres du rebord de la fenêtre, et m'aplatissais comme une merde.

- AAAAAAAARG !

Je me meurs ... Présence de poison !
Daenarylis & Davy

Allongé sur le toit du préau, je commençais à me demander ce que je foutais encore là. Je pouvais très bien rouler sur le côté, et descendre dans la cour afin de m'enfuir. De toute façon, les heures de colles étaient profondément insignifiantes ici, étant donné que même si l'on était pas collés, on était tout de même contrains de rester en ces murs. Je laissais échapper un soupir.

Et c'est alors que j'entendis l'autre connasse demander si j'étais mort, et supplier je ne sais pas quel blaireau que je sois réellement mort. Je soupirais encore plus. Je n'aimais vraiment pas cette fille, et ça tombait bien car, elle ne m'aimait pas non plus. Si nous étions un duo, je dirais que nous serions comparable à un duo comique typique des séries TV, genre, comme Chang et le prof qui sert à rien dans Community.

Cette fille était vraiment insupportable, elle n'était pas seulement superficielle et complètement conne, elle était aussi arrogante, et imbue de sa personne. Uniquement parce qu'elle était la nièce de Starky, elle se donnait le droit de pouvoir faire n'importe quoi.

- Pauvre tâche, si t'avais un statut privilégié tu serais pas en colle. Ici t'es une élève comme tout le monde, personne en a rien à battre de qui est qui pour qui.

Le surveillant posa son regard sur moi d'un air qui frôlait le désespoir. Au moins une fois par mois, c'était le même cirque, il était là, et nous avec. A croire qu'il était abonné à nous, comme si personne d'autre ne voulait la lourde tâche de nous supporter une heure entière. J'haussais les épaules.

- Me regardez pas comme ça ! C'est elle qui fait sa diva, c'est moi qui vous défend, et c'est moi que vous regardez comme si vous alliez vous trancher la glotte !

Je me redressais afin d'entrer de nouveau dans la salle de colle, puis me dirigea vers ma table, loin de celle d'Hershey, pendant qu'elle déblatérait des conneries par rapport au fait que je ne faisais rien de bien. Je posais mon regard sur elle.

- Et toi la seule chose que tu saches faire c'est de sucer des bites.