C'est dans le Bronx que Jackson vit le jour, arrondissement de New-York mondialement connu pour la violence de ses gangs et de ses trafics. Rares sont les jours où une fusillade n'éclate pas au coin d'une rue, très rare. Né de deux parents irlandais qui étaient partis pour le « Nouveau Monde » en quête du fameux Rêve Américain. Malheureusement pour eux, ce rêve ne fut qu'une amère désillusion, enchaînant échec sur échec, tout en se faisant arnaquer de nombreuses fois, la famille Norwood finit sur la paille et dû se résoudre à loger dans les appartements les moins chers de la ville. La descente vers les enfers fut très mal vécue par le père, Shane, qui se mit à boire, arrêtant de travailler préférant passer ses journées à vivre dans un monde plus euphorique. La mère de famille quant à elle resta forte et enchaîna les différents travaux pour survivre, encore plus lorsqu'elle eut un fils. Malgré tout le temps passé à travailler, pour une misère, elle trouva le temps de l'élever comme il fallait.

Très vite, l'étranger se fit embêter, critiquer, insulter et frapper par les autres enfants de son quartier. N'ayant que peu à manger, il était plutôt maigre, très petit, et pour couronner le tout, le seul blanc du coin. Ses parents ne s'étant jamais vraiment fait d'amis, Jackson ne connaissait lui aussi personne, se retrouvant souvent seul lorsqu'il se rendait à l'école. Les autres enfants étaient pour la plupart plus costaud et plus grand, ce qui le terrifiait. Très vite, il compris qu'amener un goûter à l'école ne servirait à rien, se le faisant prendre à chaque fois, contre certains coups, ce n'était que du gâchis. Malgré son jeune âge, Jackson comprit vite l'importance de l'argent ainsi que ce que sa mère faisait pour lui, il ne voulait pas la faire suer pour rien.

C'est ainsi que fut sa vie jusqu'à ses sept ans, où, un événement inattendu eut lieu : la famille s’agrandit d'un nouveau membre : Rowena, une fille. Jackson en fut ravi, une future amie, une future personne sur qui il devrait veiller, de qui s'occuper et avec qui il partagerait tout. Cette naissance lui fit peu à peu prendre conscience de quelque chose, malgré son envie à vouloir la protéger, s'il n'arrivait pas à se protéger lui-même, il ne ferait jamais rien. Malheureusement, malgré son envie de se rebeller contre les petits caïds de son école, les coups le terrifiait, et la peur l'immobilisait même. Chaque jour il pestait contre son manque de courage et de force. Et puis, un beau jour, un peu avant les deux ans de sa petite sœur, il finit par trouver le courage. L'irlandais mangeait tranquillement, isolé à une table au fond de la cantine, jusqu'à ce qu'un de ses habituels persécuteurs, accompagné d'un de ses collaborateurs ne viennent le déranger, un peu pour prendre pour son dessert et un peu, pour le plaisir de l'emmerder. Alors que l'épaisse main se dirigeait vers le brownie, une autre toute frêle vint l'intercepter, joint d'une petite voix protestant vigoureusement. Alors que les deux racketteurs se mirent à rigoler, Jackson se saisit de son assiette et vint la briser sur le crâne du premier pour en suite envoyer un violent coup de pied entre les jambes du second, avant de venir lui donner un grand coup dans le ventre avec le plateau. Ce fut sa première victoire, emportée par la haine et la colère, mais, pour la première fois de sa vie il n'était plus celui qui avait peur, il n'était plus celui qui souffrait. Toute la cantine le regarda stupéfait, une certaine peur s'ancrant peu à peu dans leur cœur, tandis qu'ils croisaient le regard de l'ancienne victime, empli de hargne. Oh, bien sûr, pour cela il se fit grandement punir par l'école. Quant à sa mère, elle ne dit rien, ne sachant pas si elle devait être fière de son fils qui avait réussi à trouver le courage de se défendre, ou bien si elle devait le gronder pour avoir frappé d'autres élèves, même s'il se faisait persécuter par ces derniers. Bien entendu, les deux tentèrent de se venger, et leur coups se firent plus réguliers, mais, à chaque fois, Jackson se défendit. Il avait bien moins de force qu'eux, et, à chaque fois ils étaient deux. Très vite il se mit à se servir de ce que l'on appelle communément des coups de pute : envoyer de la terre dans le visage, tirer un caillou, taper dans les parties, dans le plexus ou encore tordre les doigts ou mordre sauvagement. L'époque où il se laissait faire était désormais derrière-lui.

Les années passèrent, et, même s'il se défendait, Jackson continua d'avoir de nombreux problèmes, le forçant à se bagarrer de nombreuses fois, même s'il détestait ça, il devait se défendre. A ce sujet, il eut d'ailleurs beaucoup de chance de ne jamais recevoir ni de balles ni de coups de couteaux. Malgré tout, l'étranger finit par devenir doué pour la chose martiale. Bien sûr, il avait abandonné l'honneur et le fair-play depuis bien longtemps, préférant continuer avec cette méthode qui avait si bien marché jusqu'à lors, frapper tout simplement où ça fait mal, et avec quoi on peut. Sa jeune sœur fut en âge d'aller à l'école, et, contrairement à lui, elle ne se fit que peu embêter, plutôt mignonne, les garçons la voulaient pour amoureuse plutôt que comme tête de turc, ce qui rassura grandement le grand-frère. Mais, la famille fut frappée par un malheur, Rowena tomba gravement malade, et, les médicaments coûtaient très cher. La mère se tuant déjà au travail, et le père dilapidant une partie des revenus dans l'alcool, c'était au grand frère de faire quelque chose. Et, le seul quelque chose qui lui vint à l'esprit fut inspiré par son entourage : voler. Racketter n'était pas une option envisageable, avec sa corpulence il ferait rire ses potentielles victimes tout au plus. Non, il devait viser directement les maisons, attraper du liquide et des bijoux pour les apporter à un prêteur sur gage et ramasser de l'argent. Par chance, l'adolescent était né avec une agilité peu commune, renforcée par ses coups incessants dans la tronche qu'il tentait comme il pouvait d'éviter pour contre-attaquer dans des positions toujours plus délicates. Avec cette agilité, escalader n'était pas si difficile que ça, et, grand fan des Yamakazi, il avait déjà tenter de reproduire leur mouvements, sans pour autant que ce soit forcément de francs succès. Ainsi, la première maison qu'il visita fut, bien sûr celle de son premier persécuteur. En tout, il réussit à ramasser pas loin de 300$. Pour une première tentative il en était plutôt fier, même s'il espérait faire mieux les prochaines fois, espérant acquérir un œil suffisamment entraîné pour savoir quoi prendre lors de ses passages. Prochaines, au pluriel oui. Lui qui avait toujours été effacé avait trouvé dans cette activité un plaisir immense et malsain. Non pas que l'idée en elle-même de voler lui plaisait -du moins au début- mais l'excitation de la découverte en plus de l'adrénaline procurée par tout ça le faisait se sentir plus vivant que jamais. Pour couronner le tout, il pouvait en plus aider sa sœur à aller de mieux en mieux.

A ses 17 ans, un événement étrange eut lieu. Une épicerie de quartier avait été incendié par quelques jeunes -cons- du dit quartier. Jackson s'était retrouvé seul devant les flammes alors que les pompiers n'étaient pas encore sur place. Regardant le feu danser, il ne put s'empêcher d'imaginer les années perdues à jamais, les souvenirs que le gérant devait sans aucun doutes garder précieusement dans cette échoppe, la seule chose à laquelle pensait l'adolescent fut « Si seulement je pouvais faire quelque chose ! ». Cette pensée fut si forte qu'il y eut comme un déclic en lui, inconsciemment, il leva les deux bras et deux cubes presque invisibles vinrent s'écraser sur cette fournaise. Instinctivement, notre ami les déplaça, jusqu'à étouffer ses flammes. L'irlandais mit quelques temps avant de comprendre ce qu'il se passait pour avoir un mouvement de recul refermer ses poings pour s'enfuir en toute hâte, effrayé par ce qu'il venait de se passer. Ainsi donc, il était un de ses mutants. Ce pouvoir l'horrifiait, et préféra ne pas s'en servir quelques temps, avant de se rendre compte que cela pouvait l'aider, dans un premier temps contre les emmerdeurs qui lui cherchait des noises. La nuit, alors qu'il sortait pour visiter des maisons, cette fois-ci pour réunir une somme coquette afin de permettre à sa sœur de faire des études plus tard, il s'entraînait à l'utilisation de son don. L'idée première était de se protéger des coups en créant l'un de ses cubes au bon moment, au bon endroit. A peu près à la même époque, il se mit au Parkour, regardant toute sorte de vidéos possibles pour faire de même, avant de prendre des cours.

Quelques années plus tard, alors que ses compétences de voleurs s'étaient grandement améliorées, Jackson s'attaqua à une riche maison dans les beaux quartiers de Manhattan. Il y fit une rencontre imprévue. Un groupe était déjà présent dans la maison. Bien qu'au début il pensait à des agents de sécurité, il remarqua bien vite leur équipement et tenue pour se rendre compte qu'ils exerçaient la même profession que lui. Ne voulant pas de problème, il proposa un partage équitable des biens, avant que l'un d'eux lui explique que tout ce qu'ils voulaient était présent dans un coffre derrière le tableau qu'il venait d'enlever. Il pouvait bien prendre tout le reste. Le groupe resta cinq bonnes minutes sur le coffre avant de pester de ne pas réussir à l'ouvrir. Intrigué, l'irlandais se proposa d'essayer, espérant trouver un joli pactole en plus de ce que cherchait le groupe. On lui laissa la place, et, le jeune homme finit par passer outre le système de sécurité. Le coffre s'ouvrit, et ils découvrirent une boîte, renfermant un vieil anneau ainsi qu'un joli paquet de billets verts. Sans chercher à comprendre ce que pouvait bien être l'anneau, Jackson empoigna les billets qu'il glissa dans son sac, avant que celui qui semblait le chef l'interpella. Il disait travailler pour quelqu'un de puissant, et que ses compétences pouvaient lui êtres utiles. Il serait envoyé récupérer des objets particuliers, et, il serait payé en plus des éventuels bonus qu'il pourrait récupérer. Intéressé, il accepta de rencontrer un des bras droits du fameux homme, à Manhattan. Suite aux paroles de ses hommes de mains, l'irlandais fut embauché pratiquement sur le champs et, on lui offrit une maison de fonction, si l'on pouvait dire, dans un quartier agréable, non loin de grandes écoles pour sa sœur. Comment refuser ?

C'est ainsi que Jackson avait rejoint le groupe et que la petite famille se retrouva à Manhattan. La mère arrêta de travailler, même si peu d'accord avec les activités de son fils, elle était heureuse que ce dernier fasse tant pour elles. Sa sœur, quant à elle, décida de ne plus lui parler tant qu'il continuait dans cette voie. Malgré tout, elle lui offrit un dernier présent : une boucle d'oreille en argent, qu'il porta jusqu'à la fin de sa vie. Même si elle ne voulait plus lui parler, Rowena prenait régulièrement de ses nouvelles, et ne pouvait refuser l'argent qu'il lui déposait dans sa chambre d'étudiante.

Quelques années passèrent et, l'irlandais devint un voleur reconnu au sein de ce groupe mafieux mais aussi des médias. Certains l'appelèrent Lupin pour ses effractions improbables, ce qui le faisait grandement sourire. On ne comprenait guère comment certains cambriolages furent possibles. Nombreux furent ceux à vouloir l'attraper et plus nombreux encore furent ceux à vouloir qu'il s'arrête, plus particulièrement sa jeune sœur et sa mère, inquiètes. Mais un beau jour, sa vie bascula. Alors dans un supermarché, mettant quelques bibelots dans sa veste, comme à son habitude, il se retrouva nez à nez avec deux hommes. L'un, chauve, en fauteuil roulant, escorté d'un autre, plus brutal, plus imposant, que rien ne semblait pouvoir ébranler. L'handicapé se présenta et, Jackson ne pouvait que le connaître. Le professeur Charles Xavier. Il disait le rechercher depuis pas mal de temps mais qu'il était difficile à attraper. En échange de son silence pour ses larcins, il lui proposa quelque chose. Quelque chose qu'il ne pouvait pas refuser. Un poste de professeur au sein de son académie. Son expertise du terrain pouvait être un atout pour les futurs héros. Sa capacité à se mouvoir, à toujours trouver le chemin le plus court et à pouvoir rentrer où il le souhaitait serait bénéfique à bon nombre. Bien entendu, il serait aussi appelé pour certaines missions, en compagnie des x-men. Cela le fit doucement sourire. C'était tout ce qu'avait toujours souhaité sa sœur pour lui. Alors, il accepta, à condition que l'homme fasse usage de ses pouvoirs pour effacer son existence de la mémoire de ses anciens collaborateurs, il ne pouvait risquer d'énerver ces gens.