+ Story of my life
Ma naissance n'est pas un pur hasard. Je ne suis pas né car deux êtres vivants souhaités avoir une descendance. J'étais prédestiné, alors que je n'étais pas né, à servir au plan d'une personne appartenant à une sous-branche de l'espèce des Mutants, les Externels. Cette personne était un puissant sorcier du nom de Saül, sorcier mongole ayant vécu plusieurs siècles, voire plus, qui le savait vraiment ? Cet homme était doté du don de la magie et, comme le reste de ses semblables, était immortel. Mais son immortalité n'était pas signe d'invincibilité. Il y eut un jour différent des autres, bien avant que les Avengers ne naissent, bien avant tout ça. Sa magie lui permit d'entrevoir son avenir et celui de son espèce. L'extinction presque totale de son groupe, tous morts, sauf une. Séléné. Le sorcier mongole savait que leur quête insatiable de puissance poserait, un jour ou l'autre, un problème. Qu'un jour, ils s'entretueraient pour se voler leurs puissances respectives...
C'est dans ce contexte que que je naquis, avec ma soeur Elizabeth. Tous deux étions de faux jumeaux, comme on aimait nous le rappeler. Notre père n'était autre que le grand sorcier Saül tandis que notre mère, eh bien, c'était une catin de bas étage. Une femme sans envergure. Faible, quasiment sans importance dans l'histoire du monde. Séduite par la magie de Saül, ce dernier la viola et s'occupa de tout pour que la naissance de ses enfants se passe sans encombres. Il ne voulait pas que cette femme, choisit pour son existence minable, n'avorte. Son plan était trop parfait. Si tout se déroulait comme prévu, nous ne serions jamais connu pour être ses enfants. Il disparut de la vie de notre mère et nous naissions en Amérique. Dans une petite ville.
En parallèle à notre naissance, notre père fut éliminé par Séléné qui absorba son énergie vitale, comme celle d'une bonne partie des autres Externels. Notre mère prit la meilleure décision qui soit, nous abandonnant aux portes d'un orphelinat, ne recensant même pas la naissance de ses deux marmots, rejetons d'un démon. Nous avions tout pour nous. En grandissant, la beauté se révéla être un atout de taille et nous étions bons élèves. Ma soeur et moi avions de très bonnes relations, ne nous quittant que rarement.
Puis vint le jour de l'adoption. Un changement dans notre vie. Un couple de personnes moyennement âgés, la cinquantaine, tout au plus, nous avaient choisis. Nous avions huit ans et la libération qui s'en suivit fut exceptionnelle. Les règles de l'orphelinat n'étaient plus, les bagarres intempestifs qu'on pouvait y voir non plus. Ces deux charmantes personnes étaient relativement aisés, ce qui nous permit de suivre une très bonne scolarité, toujours sans se quitter. Nous avions beaucoup de choses facilement mais dans tout ça, j'étais plus pourris que ma soeur. J'avais moins cette sympathie à l'égard de nos.. Parents ? Non, bienfaiteurs. Ils nous avaient adopté mais en grandissant, ce n'était pas facile. L'adolescence fut une période particulièrement compliquée pour le jeune homme que j'étais. Pour deux raisons. Tout d'abord, j'étais passé d'un endroit où mes libertés étaient restreintes à tel point que je n'avais pas le droit de sortir au coin de la rue à un endroit où je pouvais faire ce que je voulais, quand je voulais. Il allait s'en dire que j'en profitais beaucoup, tandis que ma soeur était plus sage que moi. Ou plus sournoise. Deuxièmement, il se révéla que j'avais une forme attirance pour les hommes. Même si l'époque tendait à une meilleure compréhension d'autrui et une plus large ouverture d'esprit, ça n'entrait clairement pas dans les codes moraux de nos deux bienfaiteurs, des personnes de la vieille école. J'ai donc dû cacher cela. Faire tout en secret. Trop de secrets. Je n'ai jamais eu une relation normale avec un autre garçon à cette époque. J'avais dans les 15 voire 16 ans et donc, tout était logique que j'allais tenter des expériences. Des expériences alléchantes. Profitant de mon apparence aguichantes, j'ai rapidement commencé à parcourir les rues et à séduire discrètement ce que je pouvais, tel un prédateur. Mais la chance avait tendance à tourner. Mes expériences sans lendemain s'enchainèrent jusqu'à ce que je tombe sur de mauvaises fréquentations. J'avais 17 ans et vous savez, on en veut souvent toujours plus. C'est courant. Et j'en voulais toujours plus. Mes mauvaises fréquentations m'amenèrent à rencontrer des hommes, souvent plus âgés, de temps à autres des hommes mariés, pour des relations sexuels où j'étais grassement payé. Les vices de la nature humaine ressortait. Entre ceux qui désiraient des relations non protégés et les autres, qui aimaient les relations particulières dont je ne ferais pas état, j'étais servis. Plus c'était étrange et dur, plus c'était payé alors je n'allais pas dire non. Cela dura près de deux ans où j'amassais une somme conséquente d'argent, inventant des excuses bidons à ma soeur. Elle pensait fermement que je vendais de la drogue. Si elle avait su. J'aurais aimé.
Puis évidemment, il y eut le jour. Il faut dire, tout se savait dans le milieu que je fréquentais. J'étais un peu la pute de la ville, comme ma mère jadis, mais je ne le savais pas ce détail, à ce moment. En ce jour qui me fit tourner la page et me renfermer sur moi-même, j'avais rendez-vous avec un nouveau client. Homme marié, le mec dur et fier par excellence. Il était d'usage de boire un verre avant et de faire connaissance, parler des désirs de la personne. La beuverie se passa plutôt bien. Puis on devait y aller. Du coup, l'endroit choisit pouvait dépendre : chez la personne, à l'hôtel, dans une voiture... Voire dans des ruelles sombres et étroites, joyeux endroit. Ce jour là, je n'eus pas mon mot à dire et fut tiré de force dans la ruelle adjacente au bar. L'homme à la poigne de fer ne prit pas le temps de payer et le mal commença à être fait. Je fus traité de la pire façon qui soit, tel un simple chien, non, une merde. C'était pire que tout, subissant les coups de mon agresseur, je me rendais compte à quel point j'étais dans la merde. J'avais tout foiré. C'était tout simplement un viol que je subissais. Et j'avais tendance à penser que c'était mérité. Cet homme n'eut pas le temps de finir son acte que... Je fus submergé. Une rage incontrôlable. C'était tout simplement exceptionnel. Jamais pareil phénomène ne s'était produit et d'ailleurs, il ne se reproduisit jamais. Cet homme s'embrassa telle la flemme d'une bougie, tout comme moi. J'ai fui sans réellement faire attention au fait que mes brûlures ne me faisaient pas tant souffrir...
Je fus retrouvé deux jours plus tard, traumatisé, au fond du jardin des personnes m'ayant adoptés. La vieille femme fut choqué de l'état dans lequel je me trouvais, je n'avais plus que des haillons camouflant les parties intimes de mon corps. Et je ne parlais pas, n'ayant aucun souvenir des deux jours que j'avais passé. J'ai commencé à raconter toute l'histoire à ma soeur. Ce ne fut pas simple, loin de là, mais elle m'aide à remonter la pente. Certes, c'était un moment dur, mais elle connaissait toute la vérité ce qui me libérait. Peu de temps après, nous entrions dans une école de mode où nous nous faisions vite remarquer. Nous avons passé un casting dans le même temps pour gagner notre vie, un petit travail de mannequin à côté. J'ai profité de ce calme plat pour retrouver mes parents. Souvent, les parents abandonnant leurs enfants laissaient des lettres pour ces derniers, au cas où ils recherchaient à renouer contact. Nous ne faisons pas exception. La lettre n'était pas particulièrement éloquente, ne m'apprenant que des détails sur la vie de ma mère et sur l'identité de mon père, sur ce qu'il était. Elle le qualifiait de " démon ". Dans l'enveloppe était glissé une bague que j'ai finis par porter, ne la quittant plus jamais.
Finalement, à peine étions-nous diplômés qu'une école fut ouverte pour les personnes dotés de dons incroyables. J'ai postulé et ma soeur m'apprit qu'elle aussi, elle disposait de facultés incroyables. C'était un détail que nous nous étions pas partagés encore. Et maintenant, nous faisons route vers un avenir incertain...